Né le 16 septembre 1891 à Grünau, près de Berlin, Karl Dönitz grandit à Iéna dans une
famille aisée (son père était
ingénieur) avant qu'elle ne déménage à Weimar alors que Dönitz n'a que 7 ans. Il suit des études moyennes avant de s'engager dans la marine en 1910. Il se passionne
pour les combats navals et pour les cours de théorie. Deux ans plus tard, il rejoint le croiseur Breslau. Il est en
Albanie quand éclate la
Première Guerre mondiale et il est chargé d'empêcher l'armée française d'
Afrique du Nord de rejoindre la
France. Ce sera un succès et Dönitz recevra la Croix de fer, une très haute distinction. Il opère ensuite en
mer Noire avant de regagner
Berlin. Il est promu lieutenant puis commandant du sous-marin UC-25 et arrive à couler un navire britannique ainsi que d'autres bâtiments plus tard. Applaudi par les Allemands, il rejoint l'UB-68 mais le navire coule en 1918 et Dönitz est fait prisonnier par les Anglais. Il rejoint l'Allemagne en 1919 après l'humiliant traité de
Versailles. Ce dernier interdit les sous-marins allemands et durant près de dix ans, Dönitz est cantonné à inspecter la flotte avant d'être nommé Commandant de torpilleurs puis Amiral d'état-major. Tout va changer pour lui lors de l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Connaissant bien les sous-marins, il est chargé, bien que non-inscrit au parti
nazi, d'élaborer une force de sous-marins U-Bootes. Son idée est de créer le plus de sous-marins possible afin de s'attaquer aux flottes françaises et britanniques sans être repérés. Les sous-marins resteraient groupés et communiqueraient par des codes sans pouvoir être repérés. Il crée alors le système Enigma et forme 2000 officiers bien qu'il n'ait pas le
budget pour créer autant de sous-marins qu'il le voudrait. Au début de la
Seconde Guerre mondiale en 1939, la marine allemande n'est pas si forte qu'il y paraît mais le bruit court chez les Alliés que des centaines d'unités sont dispersées dans toutes les mers du monde. Or, il ne possède que 57 sous-marins et il attaque les cuirassés britanniques et les navires marchands empêchant ainsi le ravitaillement. C'est un vrai succès avec de nombreuses destructions. Hitler lui accorde alors plus de crédits et Dönitz peut faire construire 30 unités par mois. Il devient également Amiral en Chef des sous-marins. Il occupe désormais tous les ports français et le ravitaillement en
Angleterre est de plus en plus compromis. Son QG est à une époque établi à
Lorient. En 1941, les
Etats-Unis entrent en guère et l'attaque des navires de la côte Est Américaine est un succès. La production de sous-marins de plus en plus perfectionnés s'accélère. En février 1942, il fait changer le code secret qui permet aux sous-marins allemands de dialoguer entre eux. C'est une énorme confusion du côté des alliés. Mais ceux-ci ont développé leurs patrouilles d'
avions fin 1942 et les Anglais ont équipé leurs navires de radars. De plus, le code Enigma est décrypté. Hitler exige de Dönitz qu'il soit sur tous les fronts et début 1943, il prend la place de Raeder, le Commandant en Chef de la marine. Dönitz crée des sous-marins de plus en plus sophistiqués et de plus en plus nombreux (il pense même, avec
Albert Speer, construire des sous-marins électriques). En réponse, les Anglais bombardent les sites de fabrication massivement. En 1944, alors que la production est ralentie, tout semble perdu pour l'Allemagne en Atlantique. Les Américains détruisent systématiquement les
sous-marins à raison d'une vingtaine par mois. À l'Est, ce n'est guère mieux.
Hitler, sentant la défaite arriver, se suicide le 30 avril 1945. Contre toute attente, dans son
testament, il désigne Karl Dönitz en tant que successeur à la place de
Himmler ou de Göering. Dönitz tente de rendre les armes aux Anglo-américains afin que, plus tard, l'
Allemagne puisse s'allier à ces derniers afin de combattre les Soviétiques qui représentent pour lui, un réel danger. Dönitz rencontre Montgomery le 2 mai et la capitulation a lieu le 8 mai. L'Amiral en chef Dönitz qui gouvernait désormais un Reich fantôme (gouvernement de Flensburg), est arrêté le 23 mai. Jugé à
Nuremberg, il fut condamné à 10 ans de réclusion pour « crimes contre la paix » et non pour « crimes contre l'humanité » pour ne pas avoir secouru les rescapés ennemis. Après sa peine à Spandau, il écrivit ses mémoires « Dix ans et vingt jours » et mourut le 24 décembre 1980 à Aumühle dans la région du Schleswig-Holstein.
Date de création : 09/08/2007 11:40
Contributions de Catherine

Karl Dönitz
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