Génocide, oui le terme est fort, pourtant il est approprié dans ce contexte. Lisez plutôt... Lors des années 1920, l'URSS se relève lentement après la révolution d'octobre 1917 et la
Première Guerre mondiale. L'
économie se libéralise et la croissance est là. La production tant industrielle qu'agricole est florissante. Tout irait bien si le dictateur Staline ne craignait un embourgeoisement de la population. Le communisme doit demeurer coûte que coûte. Ainsi, Staline se débarrasse de la NEP (nouvelle politique économique) et instaure son premier plan quinquennal pour industrialiser le pays. Mais il lui faut acheter des machines à l'étranger pour développer l'industrie. La seule contrepartie possible est de vendre les productions céréalières de l'
URSS. Les paysans ukrainiens sont les premiers touchés. Staline et ses sbires pratiquent des réquisitions forcées chez les paysans qui résistent cependant en diminuant leur production ainsi que les livraisons à l'état.
Certains paysans sont relativement aisés : on les nomme alors « koulaks » ce qui signifie en Russe « prêteur sur gages ». Furieux, Staline les accuse de ne voir que leurs propres intérêts et il décide tout simplement de les éliminer en privilégiant les grandes fermes collectives et les fermes d'état (respectivement kolkhozes et sovkhozes). Chassant les paysans de leurs terres avec des violences parfois inouïes, Staline récupère ainsi des terres pour sa politique agricole. Fin 1931, près de 70 % des terres appartiennent désormais à l'état. C'est pratiquement la fin de la « dékoulakisation ». Staline continuant ses réquisitions et son commerce (
céréales contre machines pour l'industrialisation), le monde paysan commence à avoir faim dans tout le
pays. Les premières victimes se trouvent au
Kazakhstan : les réquisitions de Staline auront fait entre 1 et 1,5 million de morts. En Ukraine, grande région agricole, la résistance s'organise d'autant plus que leurs habitudes de vie sont complètement différentes du reste de la population soviétique. En effet, l'on y trouve une multiplicité d'activités agricoles, des petits propriétaires terriens, des lieux de culte orthodoxe... Tout ce dont Staline ne veut plus. Les réquisitions se multiplient en 1932, même dans les kolkhozes. Pour aller encore plus loin et encore plus vite, Staline met au point le 7 août 1932 « la loi des épis ». Alors qu'ils sont affamés, les Ukrainiens peuvent être déportés ou exécutés s'ils dérobent ne serait-ce qu'une
pomme de terre ou un grain de blé. Toute la moisson est dès lors aux
mains du gouvernement. La famine ne tarde pas à se produire. Évidemment, les pauvres paysans tentent d'entrer dans les villes pour pouvoir
se nourrir ou travailler dans l'industrie mais en plein hiver 1932, une interdiction de quitter leurs villages est signifiée aux paysans Ukrainiens. Ce n'est alors que morts dans les
rues ou dans de vieilles cabanes. La population affamée et frigorifiée est décimée. Certains se suicident, d'autres pratiquent le cannibalisme en enlevant des enfants ou en se nourrissant de leurs propres enfants ! Durant tout l'hiver 1932, c'est l'horreur absolue en Ukraine jusqu'au printemps 1933 où les fruits et
légumes recommencent à pousser. Cet acte de barbarie sera cependant bien sous-estimé en
Europe. On fait même déambuler Edouard Herriot, chef du parti radical français, dans une Ukraine rayonnante mais tout n'est que mise en scène. Cette grande famine, provoquée intentionnellement par Staline, aura fait 6 millions de
morts. Le 28 novembre 2006 en
Ukraine, la reconnaissance du génocide Ukrainien par
Staline a été promulguée par une loi. Elle se nomme « Holodomor » soit « extermination par la faim ».
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